Ludo

Devinette : mon grand dadais d'entier de 3 ans tourne très bien en liberté à main droite et niet à main gauche... Pourquoi ?

Autant d'indices disponibles que demandés

Déjà c'est souvent le cas, quand un cheval commence le boulot, si on lui laisse le choix, il prend délibérement le côté qui l'arrange, on a coutume de dire côté opposé à la crinière (là où le muscles de l'encolure sortent plus, poussant la crinière de l'autre côté) Du coup, il faut s'interroger sur l'opportunité de faire tourner un cheval jeune en liberté.

perso, justement je ne le fait pas. Par contre il est fréquent de voir un cheval au début rechigner un côté puis bien bosser et du coup, progresser un peu moins bien du côté bon du début. j'en veux pour preuve encore un dressage que je viens de finir pas plus tard qu'aujourd'hui, et son mauvais côté était devenu meilleur que l'autre pour le début du piaffer. Et pourtant au début non seulement il ne tournait pas à droite mais faisait de grosse défense, debout sur les post et demi tour à l'envers de la main et lançades. Il aura fallu 5semaines pour obtenir un travail potable sur cession à la jambe aux rois allures et aux deux mains. Je commençait juste le piaffer.

Pour un cheval non débourré on n'a pas bcp de possibilités

J'ai installé un rectangle de longe de 12x18 et s'il passe très bien à main droite, à main gauche il se bloque dans deux coins et seulement ces deux là et si je pousse un peu (il est très sensible, je suis à 7 m derrière lui en diagonale et je lui tourne le dos, mais j'ai la chambrière) plutot que de continuer à main gauche il fait demi tour et tente de forcer le passage à main droite, il revient donc vers moi et tente de passer entre moi et la lisse... alors qu'il serait alors tellement plus "simple" de continuer à main gauche en s'éloignant de moi.

Y'a un truc, un truc très cheval.

Bon finalement de crainte d'ennuyer la galerie voilà la réponse :

axiome : le cheval a toujours raison. Et même quand il a tort il a encore raison

--> j'ai trois mini prés se jouxtant pour mes entiers, un est maintenant occupé par les amoureux, un cache vue les isole des deux autres entiers.

donc parce que j'ai un angle qui donne vue sur le pré des amoureux et que j'ai eu la flemme de finir de poser un cache vue, j'ai tiré une ligne au 1/4 du pré du second entier qui n'en occupe que les 3/4 donc.

J'ai monté mon rectangle de longe dans le dernier pré là ou le sol était dégagé et stable, mais justement à cheval sur ce 1/4 en vis à vis du second.

A main droite le grand dadais tourne très bien parce qu'au seul moment ou je pourrais être entre lui et son congénère du second pré il redescend vers celui ci.

Mais à main gauche... à partir du moment ou il passe le coin fatidique je suis entre lui et son congénère et lui doit s'en éloigner. Je suis dans une action de prédation type : je choisi une proix et je tente de l'isoler du groupe.

Mon grand panique à tel point qu'il préfère faire demi tour et foncer sur moi pour forcer le passage plutot que de supporter ce stress horrible provoqué involontairement par mon acte de prédation re-involontaire.

J'ai mis en panique mon cheval.

Demain je bouge mon dispositif et on recommence dans la quiétude.

Le cheval a toujours raison....

Pourquoi un rectangle ????

Le rond n'est pas approprié pour le cheval.

La vieille blaque belge (s'il y a des belges parmi pardonnez moi !) qui illustre bien ce concept est : "comment rendre un belge fou ? le mettre dans un pièce ronde et lui dire qu'il y a une frite dans un coin".

Pour la perception de la topographie propre au cheval il faudrait redemander au spécialiste scientifique, j'avoue avoir laissé mon esprit vagabonder lors des développements.

Par contre j'ai tout de même retenu -entre autre- qu'il était tout à fait normal que le cheval se glisse dans les interruptions ou discontinuités topographiques c'est un programme du cheval ensuite un autre programme celui de "'découverte-exploration" se met en route, heu petite précision pour les propriétaires de chevaux fugueurs

Heu bon je dirais que la symétrie parfaite du cercle n'est pas "naturelle". Or le cheval a des programmes de fonctionnement pré-établis et il ne peut sortir de cette boite à outils qu'il possède. Il peut plus ou moins bien en utiliser les programmes mais il ne peut pas en créer ni extrapoler intellectuellement.

Donc peut être est il juste de dire simplement que le cercle n'existe pas dans la nature. Et donc sort du domaine de "compétence" des programmes du cheval.

Une forme oblongue est correcte par contre, même si les coins sont lissés, il y a une interruption "naturelle" de la topographie et une asymétrie (petit coté- grand coté) plus "naturelle".

En outre si j'avais eu un cercle jusqu'à ou aurais je pu pousser le stress de mon cheval sans rien voir ? Jusqu'à ce qu'il défonce tout ? Jusqu'à ce qu'il passe en mode "attaque" (c'est un entier...) ?

Le coin nous a permis de mettre le doigt sur un soucis. Merci le coin !

Je travaille dans un ovale, et peut être que le rond n'existe pas dans la nature, mais à mon avis l'angle droit non plus, et il y a un quand même un truc qui me gêne dans les carrière carrée, c'est que le cheval se trouve coincé dans un angle et se sente piégé, ce qui n'arrive pas dans un cercle ou ovale.

Mais là dans tout ce que tu viens d'écrire, il y a d'avantage de philosophie que de techniques équestres.

En tout vas, je travaille des chevaux depuis des années dans un "presque cercle" et pas un n'est devenu fou. Mais il est vrai que je ne travaille pas de chevaux belges.

je vais me faire un nouveau ovale deux demi cercle de 18 m et relié par deux portions de ligne droite de 9 m. Et jusqu'à présent, je n'ai rencontré que des avantages à travailler comme ça.

Sympa Pierre.

Mets des cardiofréquences mètres sur tes chevaux et tu pourras mesurer le stress.

Le cheval ne se trouve pas coincé dans le coin, le coin révèle qu'il y a un problème.

Et ce n'est pas de la philosophie, c'est de la science. Y'a des gens très sérieux qui ont pour objet d'étude, qui les abeilles, qui les requins, qui les chevaux.... ben oui, pourquoi moins les chevaux que les autres espèces plus exotiques ?

Et pi il y a des gens de chevaux qui ont enfermé dans une stalle des chevaux toutes leurs vie, et qui n'ont "constaté" rien de dramatique chez leurs équidés, ni stress, ni soucis, pourtant le cheval a dans ce dispositif la tête tout prés du billot. Tout est dans la capacité de mesurer le stress chez les chevaux, même les belges.

Einstein disait que Dieu ne jouait pas au dés, et les scientifiques spécialistes des équins disent que le cheval a toujours raison.

Quand je prérarais des chevaux pour l'endurance j'utilisais justement un Polar et je n'ai rien vu de particulier sur la prépa pour cette discipline quand je les faisais bosser en arène.

Par contre péter un câble parce que bloqué dans un coin oui. Mais je suis bien conscient aussi que suite à une idée d'un chef de manège ayant voulu faire des box ronds (je ne sais plus si c'était Chantilly ou Saumur) où les chevaux devenait barje, un autre exemple quand j'ai des entiers chauds qui déambulent du matin au soir, un paddock sans angles marqués les limite dans cette déambulation afin de ne pas entrer dans un phénomène de déplacement s'apparentant à un tic.

Pierre ils ne pètent pas un cable parce qu'ils sont dans un coin mais parce que le type derrière le bloque dans ce coin et a une attitude similaire à la prédation d'un point de vue du cheval (je ne parle pas de toi, puisque tu n'as pas de coins). Pour comprendre celà il faut étudier la perception de l'espace personnel et par extension de l'espace virtuel projectif du cheval, entre autre.

On n'a jamais vu un cheval dans son boxe se mettre tout seul dans un coin et rentrer en panique.

Une bonne attitude du type et un coin ne sera qu'une variation topographique comme une autre.

Pas de variation de cardiaque ? Huhu tu avais un champion du monde d'endurance ?

Par champion du monde, néanmoins sur une 90 aux saintes marie de la mer, elle a fait le train de l'équipe de France jusqu'à ce la course soit arrêtée, car la mer avait envahi la plage suite à une tempête. J'en ai préparé 3 autres de la même manière même si l'endurance n'est pas tout à fait ma tasse de thé.

Pour le coin, au delà de la forme géométrique, c'est la proximité de l'homme qui va générer un stress, et donc ma démarche est avant tout de la réduire de gré avec le cheval, quand cette proximité est atteinte, alors on peut commencer l'étape suivante. Je ne me pose pas tant de question métaphysique. Mon but c'est de réussir à travailler des chevaux dans le délais imparti par le propriétaire et donc une limite financière. Et ma méthode c'est avant tout d'arriver à ça dans le calme, le respect et de finaliser un résultat garantissant une sécurité et néanmoins en essayant (pas toujours possible) d'atteindre les objectifs de départ.

Je ne suis pas féru de littérature éthologique, je me fie d'avantage à mon instinct, ( d'abord l'instinct ensuite la technique) peut être quand j'aurai un peu plus de temps ou moins de chevaux à travailler je me pencherai la dessus. Mais pour l'instant ça fonctionne. Alors ne changeons pas des méthodes qui marchent (je parle pour moi bien évidemment)

Il n'y a pas malheureusement de bouquin d'éthologie équine, en tout cas de celle dont je parle. Quelques articles épars et c'est tout.

Moi je dis qu'il faut savoir se remettre en question. J'ai de la chance, mon parcours m'a permis de faire table rase sur les idées, quasiment toutes à coté de la plaque, issues d'expériences équestres "qui marchent".

Il faut partir du sujet, comme dans toutes les disciplines, et donc du cheval, de la connaissance du cheval et pas celles empiriques.

Ensuite il y a la connaissance et le don pour l'utiliser

Ce n'est pas métaphysique, j'aurais pu mettre l'attitude du cheval sur le fait qu'il était entier, ou qu'il est jeune, ou qu'il n'avait pas envie de travailler, ou qu'il me "testait".

La vérité était ailleurs, et vérification faite, j'ai déplacé le dispositif afin qu'il ne s'éloigne de son congénère que sur les petits cotés et que je ne me trouve qu'accidentellement et sur un laps de temps infime entre lui et l'autre cheval. Première tentative à main gauche hésitante (souvenir, souvenir) mais dès le second tour tout était rentré dans l'ordre.

Allez hop, pour le plaisir : "le cheval a toujours raison"

Sans paraitre mystique, je ne pense pas que l'on soit égaux devant les chevaux et les animaux en général. Et les gens qui sont dans le milieu, professionnellement parlant, et qui durent, ont quelques choses en plus. Et j'ai des bases, mais à chaque nouveau cheval je fais table rase du vécu et je reprend tout à zéro, aucun cheval ne ressemble à un autre. Pour exemple, le cas que j'ai commencé, il a une particularité, quand je lui tend quelque chose à manger à la main, au contraire des autres chevaux, il ne le renifle pas, ne le teste pas avec les lèvres, mais approche l'œil au ras de la main pour voir, et après il mange direct. Ça, je ne l'avais quasiment jamais vu.

Et je résiste pas non plus à cette tentation, certes, le cheval a raison, mais au final, il faut qu'il admette que moi aussi, surtout si il veut sa ration de grain.

Etonnant ! ll ne sent pas ? Il regarde juste ?

Oui,, il regarde, puis il englouti.

L'a un soucis le p'tit père, le système olfactif en vrac ou il a été éduqué par des volatils.

pour ma part, je ne travaille plus sur le cercle, papi boite.(étonnemment, à main gauche alors que sa tendinite est à droite)
dans un rectangle ça ne pause aucun problème...de plus je peux lui faire allonger l'allure en ligne droite.

zazebest, j'aime beaucoup te lire...j'apprends beaucoup de choses...très intéressante ton expérience!

Merci mondoudou tu m'as fait rougir

En biomécanique équine basique il est dit que le cheval au naturel lorsqu'il tourne, porte son encolure à l'extérieur, ce qui pourrait expliquer pourquoi ton tit père boite à la main inverse de sa tendinite.

Tu es en champagne ? Je viens de prendre contact avec des gens très sympathiques en Belgique (Ardennes) pour le débourrage de mes chevaux, des gens charmants avec lesquels je partage la connaissance et l'amitié de Jean-Claude BARREY, notre scientifique éthologue équin et humain préféré (et unique...).

Voici le lien si tu n'es pas loin et que tu veuilles y faire un saut ?

http://www.lespetitesterres.be/page.asp?docid=37564&langue=FR

zazebest a écrit:

L'a un soucis le p'tit père, le système olfactif en vrac ou il a été éduqué par des volatils.

Non, par des blaireaux.

Pierre a écrit:

zazebest a écrit:

L'a un soucis le p'tit père, le système olfactif en vrac ou il a été éduqué par des volatils.

Non, par des blaireaux.

Je ne rigole pas Pierre, il y a des types d'oiseaux qui font exactement ca, coller l'oeil au truc avant de le gober. S'il n'a pas eu de congénères (ché pas sa mère absente par ex) à l'age de l'apprentissage des choses de la vie il aurait pu prendre les habitudes d'autres espèces. Ca s'est déjà vu notamment un jeune cheval élevé avec des vaches, faisant tout (excepté ruminer ) comme les vaches.

C'est inquiétant, imagine les résultat d'un crottin en plein vol,

Voyons Pierre, il aurait la décence de faire de petites boulette le cas échéant.