Pierre administrateur Admin
Messages : 2168 Réputation : 9 Date d'inscription : 22/01/2010 Age : 65 Localisation : Tarn
| Sujet: Infor magazine de maréchalerie du 21 eme siècle Jeu 25 Aoû - 8:03 | |
| dont voici l'un des édito forcement, ça me parle, La rigueur scientifique tord le cou à de trop nombreuses intuitions pas toujours bien inspirées. Bien que la maréchalerie se soit érigée en art grâce à l’observation permanente et à l’expérience de grands maîtres, cela n’a pas suffi à lui assurer l’autorité nécessaire. Car qui dit « art » dit aussi « artiste » avec tout l’aspect péjoratif lié à ce vocabulaire et à « la tête en l’air » qui l’accompagne. Le début du 19ème siècle voit d’ailleurs la fonction d’hippiatre se scinder en une branche maréchalerie et une branche médecine vétérinaire. Celle-là même qui veut tourner le dos à l’empirisme et trouver les évidences rationnelles. Des milliers d’années de travail aux côtés du cheval n’y ont rien changé : la maréchalerie manque toujours de bases objectives pour mettre tout le monde d’accord. Deux siècles de conflits, latents ou carrément ouverts selon les périodes, amènent à la conclusion que les uns ne peuvent se passer des autres. Un vétérinaire et un maréchal compétents agissant de conserve auprès d’un cheval lui garantissent le meilleur avenir locomoteur. Et si le propriétaire s’implique lui aussi, c’est encore mieux ! Pendant que vous parez, râpez, brochez, rivez ou collez, tout en sueur, il est des chercheurs qui travaillent parfois discrètement durant de nombreuses années, telle l’équipe du Professeur Pollitt de l’Université de Brisbane en Australie. Son but : mieux comprendre le fonctionnement du pied du cheval et divulguer l’information dans le milieu pour en améliorer les conditions. En d’autres termes, pour rendre votre travail plus efficace. En février dernier, l’opportunité de les rencontrer s’est offerte à moi et les quelques heures passées aux côtés de Chris Pollitt et de Brian Hampson, fondateurs de l’Unité de Recherche sur le Brumby Australien, ont été d’une incroyable richesse. Leur travail montre la sélection opérée par la nature en moins d’un siècle et demi, soit trente-cinq générations tout de même, sur le cheval retourné à l’état sauvage. Le désert central australien offre, si l’on peut dire, des conditions dantesques. Et pourtant, des chevaux y vivent. Bien moins longtemps que nos chevaux domestiques, c’est vrai. Mais, chaque année, les juments poulinent et leurs poulains se lèvent pour les suivre durant vingt-cinq kilomètres dès le premier jour. Imaginez vous la fragilité d’un poulain nouveau-né et plus particulièrement l’extrémité distale du membre, au milieu d’un désert rocheux par quarante degrés centigrades, sans ombre. Condamné à marcher sans cesse, durant toute sa vie, pour aller d’un point d’eau à un point de nourriture et vice-versa. Le sabot, la boite cornée, la protection ultime de la phalange distale s’adapte aux conditions environnementales et la génétique fait le reste. Mais tout cela a un prix puisque les chercheurs ont bien identifié de nombreuses pathologies osseuses, articulaires, et d’autres encore. Et le moindre problème entraîne la mort. Survivre, tel est le défi car les chameaux, bien mieux adaptés, disputent aux Brumbies les rares sources de nourriture. Aucun équidé, aucun camélidé n’est originaire d’Australie. Importés comme bêtes de somme jusqu’à l’avènement du moteur, l’homme les a finalement rendu à la liberté en les poussant, pour certains, à la limite des terres inhospitalières des déserts australiens. D’autres plus chanceux vivent dans les régions humides où l’eau et la nourriture ne manquent pas. S’ils sont bien sauvages, eux aussi, ne pensez pas que leurs pieds soient idylliques comme certaines théories du cheval « naturel » souvent doublées de dérives mercantiles voudraient nous le faire croire. Les chercheurs ont là aussi remarqué de nombreuses anormalités et pathologies osseuses concernant la phalange distale, des pieds mal conformés, trop longs, déséquilibrés, dérobés, déviés, évasés, cerclés, seimeux, hors aplombs, et même des signes évidents de fourbure chronique. Mais où reste donc le maréchal, bon sang ? Ah, j’oubliais ! On est en pleine nature, il n’y en a pas ! Même caché derrière un eucalyptus, parole de kangourou. Alors que certains nous serinent depuis plus de vingt ans que le seul modèle à suivre est le pied du cheval sauvage, naturel ! Et que certains de nos clients éprouvent de plus en plus de difficultés à nous faire confiance. Bon, d’accord, ces conditions ne sont peut-être pas assez rudes pour laisser au cheval le loisir de s’adapter ? Car évidemment, celles du cheval domestique, elles, le sont parfaitement, n’est-ce pas ! En léger différé de l’outback australien, j’ai l’immense plaisir de vous inviter à la lecture de ce numéro spécial « Aussie ». Mais, la recherche ne s’arrête pas pour autant. Gageons qu’elle nous apportera encore de nombreuses moissons de bonnes informations comme celles-ci.
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picaflor Clou bronze
Messages : 361 Réputation : 14 Date d'inscription : 10/06/2011 Age : 62 Localisation : Chapelle-Voland/bresse jurassienne (39)
| Sujet: Re: Infor magazine de maréchalerie du 21 eme siècle Jeu 25 Aoû - 10:53 | |
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comme tu dis, ça me parle aussi; je vais me le procurer au plus vite ce numéro spécial « Aussie ».
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